1914 ..

1915..

1916..

1917 ..

1918 ..

 

En Artois

26 juillet. Le front d'Artois.

28 aout. Un taube.

17 septembre. Lignereuil.

30 septembre. Ravitaillement.

17 octobre . Dissolution.

22 novembre. Première permission.

14 au 18 décembre. Lavie de taupe.

Combat contre la boue.

Comment s'alimentaient les poilus?

15 janvier . La vie au cantonnement de repos.

La Montée en lignes.

Les "tire-bouchon".

"Les gourbis".

" Le guetteur".

La reléve.

Quelques autobus parisiens.

26-27-28 janvier. Le CHOC.

Une sape (couloir profond en pente douce qui allait jusqu'au dessous de la tranchée ennemie de 1ère ligne).

" On ne tardera pas à sauter ".

26 février. De la 1ère à la 5ème Cie.

"Eh! le cabot (caporal ), par ici?"

L'usage de mes boîtes de sardines.

8 mars. Attaque à la barricade.

 

 

 

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1916


Le terrain neutre, « le no mans land » était si étroit que les bruits, même les voix étaient perceptibles de part et d'autre. Combien ont été tués d'une balle au front, balle passant par le trou du créneau. Comme plus haut, j'ai été témoin de plusieurs cas de ce genre parmi les nouveaux arrivants en ligne, malgré les conseils donnés à la classe 1916.


Pendant le mois de janvier 1916, il faut encore lutter contre la boue, cette fameuse boue d'Artois. Pour s'en protéger, les guetteurs, dans les petits postes, enfilaient des bottes en toile huilée à semelles de bois, dont la pointure convenait à tous!

La reléve.
Une conséquence de cette situation. Le jour d'une relève, la Compagnie n'a pu quitter ses positions par le boyau d'évacuation vers Neuville (boyau dont on découvre la trace avec les entonnoirs près du Mémorial de Vimy). Le boyau était rempli de boue jusqu'à moitié. Il fallut faire appel au Génie qui achemina et plaça des claies (treillage de branchages) sur la boue épaisse. Ce qui permit aux poilus d'utiliser, après 4 jours de plus en lignes, le boyau mais en marche accroupie ou à genoux en de certains endroits, surtout au chemin creux qui coupait le boyau, point visible par l'ennemi. Il y eut alors des incidents de parcours dont celui-ci qui a malgré tout provoqué des éclats de rire des témoins.


L'expression... « Attention à droite! » se répétait dans la colonne par un. Le camarade que je suivais comprend: « Passez à droite » Et je le vois s'enlisant dans un trou d'où il ne peut sortir seul malgré ses efforts. J'appelle le camarade précédent et nous devons le décharger de son sac et de son arme pour le tirer de là avec grand'peine à cause du terrain mouvant pour nous. Bref la marche a repris avec du retard que l'on regagnera sur la route à Neuville.


A la sortie des boyaux d'évacuation le bataillon est rassemblé. Après une pause plus ou moins longue selon les péripéties qui ont pu surgir (bombardement ennemi), le départ est donné. Les colonnes se dirigent, par Ecoivres ou Maroeuil vers les lieux de repos au nord d'Avesnes-le-Comte, dans les villages comme Izel-les-Hameaux, Tilloy-les-Hermaville. On y arrive après une marche d'une quizaine de km, tous crottés comme des barbets (chiens à long poil), officiers compris, et ni lavés, ni rasés depuis une semaine.


Aux pauses de 10 minutes après 50 minutes de marche, au cours de la nuit, le poilu pouvait s'alléger de son sac qui lui coupait les épaules, mais il préférait s'allonger avec en profitant, dans la mesure du possible, du talus de la route ou d'un tas de cailloux. Pendant ces quelques minutes le sommeil prenait le dessus. (Ce qui m'arrivait souvent). A l'ordre « En route », un camarade secouait le dormeur et silencieuse...silencieuse, la colonne par 5 s'ébranlait.


A l'une de ces relevez, quelle surprise de voir alignées des charrettes de fermes au lieu du rassemblement, sur la route d'Ecoivres à Maroeuil. L'ordre de « Faites passer les sacs » fut rapidement exécuté. Il n'y avait plus qu'à suivre les attelages, l'arme à la bretelle.

 

 

 

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