1912  

1914 ..

1915..

1916..

1917 ..

1918 ..

 

Le départ.

30/08/1914

31 août. Vers Amiens.

10 septembre. Terrasson.

15 décembre. Promu caporal.

20 décembre. La Creuse.

31 décembre. Marche de nuit.

18 janvier . Grande animation.

26 avril. Quitte le dépot du 84ème R.I.

19 juille. Retour au Pas de calais.

 

C’était vers 1912….. à la maison ; à Nouvelle-Eglise, où mon père était instituteur, j’ai surpris une conversation entre mes parents dans laquelle mon père prononça ces paroles :

«Quand nos deux garçons seront en âge d’être soldat, je crains fort qu’il y ait la guerre avec l’Allemagne. »

Il disait vrai comme en témoigne ce qui suit :

Au printemps de 1914, j’ai passé le conseil de révision à Audruicq, étant alors instituteur à Ardres. Quelques mois après, cette guerre éclatait, le 2 août.

La classe de 1913 étant sous les drapeaux, la mienne ne tarderait pas à être appelée. Elle le fut en effet le 29 août suivant. Ce jour, je me trouvais à Oye-plage, chez ma fiancée. Ce que les gendarmes apprirent en passant chez mes parents et en faisant leur tournée dans les mairies. Ils m’annoncèrent donc cette nouvelle dans le couloire de la mairie d’Oye-plage, où je me tenais…La sœur de ma fiancée, Emilie, s’apercevant que je pâlissais m’administra une gifle, croyant que j’allais m’évanouir. Il n’en fut rien.


Mon départ devait avoir lieu le lendemain : 30 août. Il se fit dans une fièvre bien compréhensible.

J’ai donc pris le train à Audruicq, avec les camarades de mon âge, qu’accompagnaient mon père et des parents. Sur le quai de la gare, quand le train s’ébranla vers Calais, mon père entonna la Marseillaise pour cacher sa peine et donner du courage à tous, ses anciens élèves. Mais au retour, dans la rue de la gare, il ne pu retenir ses larmes.